jeudi 20 avril 2017

Sur les traces de la mémorialisation des lieux liés à la Shoah : de Pithiviers à Treblinka


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Dans le cadre du programme d’histoire de terminale, une classe de T ES du lycée Duhamel du Monceau de Pithiviers a réalisé un voyage en Allemagne et en Pologne du 1ier au 9 avril 2017. Ce voyage, qui s’est fait avec des élèves de 3 lycées du Land de Saxe-Anhalt, avait pour objectifs d’interroger tous ces lycéens sur la mémoire de la Shoah à l’échelle européenne, par la découverte de différents lieux, mémoriaux, monuments, liés à la Shoah.
Aile de l’hôpital psychiatrique de Bernburg
devant laquelle se trouve la stèle commémorative 
La première étape dans ce voyage a été la visite du mémorial de l’action T 4 à Bernburg ; invisible depuis la rue, le mémorial correspond aux locaux où ont été assassinés les handicapés. Ceux-ci n’ont quasiment pas changé depuis la guerre, la direction de l’hôpital psychiatrique dans lequels ils se trouvent les ayant simplement condamnés en 1942. Les élèves ont pu voir la chambre à gaz, la salle de dissection et l’emplacement des 2 fours crématoires.  A l’extérieur du bâtiment, une stèle rappelle ce qui s’est déroulé dans ces locaux.

 Monument commémoratif  aux victimes de l'action T 4
devant le bâtiment de la philharmonie de Berlin
A Berlin se trouve le monument commémoratif aux victimes de l’Action T4. Il se trouve devant la Philharmonie de Berlin à l’adresse Tiergartenstrasse 4.  Ce monument actuel date de 2014. Il est composé d’un vitrail transparent, bleu et lumineux, chargé de démontrer aux visiteurs d'une manière abstraite mais en même temps évocatrice, combien il est facile de séparer et de mettre à l'écart son prochain, tout comme la dictature nazie a su le faire pour ces vies "sans valeur". Selon l'architecte du projet, ce vitrail bleu symbolise aussi le ciel et réincarne les victimes de ces actes d'extermination.

 Fondations de l'ancien quartier général de la sécurité du Reich
devant l'actuel musée Topographie de la terreur à Berlin.
A Berlin, les élèves ont pu découvrir le mémorial-musée Topographie de la Terreur, situé à l’emplacement du quartier général des forces de sécurité et de répression sous le IIIe Reich. Le bâtiment actuel date de 2010, au centre d’une scénographie qui rappelle les différentes mémoires du lieu : les fondations du quartier général des forces de sécurité du IIIième Reich, une portion conservée du Mur de Berlin et les bâtiments de l’ancien ministère de l’air sous le nazisme. A l’intérieur, l’exposition permanente en anglais et allemand explique l’histoire de  la planification et de la réalisation des actions meurtrières de la Gestapo, de la SS et de toutes les forces de sécurité du Reich. Elle revient ainsi sur l’Action T4

A Varsovie, la mémoire du ghetto et de son insurrection perdure, dans un tissu urbain qui a été complètement bouleversé depuis la guerre et qui connait actuellement d’importantes transformations
Les traces du ghetto sont très peu visibles aujourd’hui. Les portions restantes du mur du ghetto se trouvent aujourd’hui dans des cours d’immeubles, dans des passages qui relient les différentes rues.
Les élèves ont pu aussi découvrir la mémoire de l’insurrection du ghetto :
le monument au soulèvement du ghetto sculpté par Natan Rappaport et dévoilé 5 ans après l’insurrection.
La place Willy Brandt, dans lequel se trouve le monument au soulèvement. Sur le côté a été érigée une statue en mémoire de Jan Karski.
Depuis la place, le groupe a emprunté un chemin de la mémoire conçu pour emmener le visiteur jusqu’à l’emplacement de l’Umschalgplatz, là où les Juifs du ghetto raflés étaient embarqués dans des wagons à destination de Treblinka. Le parcours permet de passer devant le tumulus en mémoire de Mordechaj Anielewicz et des combattants de  l’insurrection

Monument au centre du mémorial de Treblinka situé à proximité
de l'emplacement des chambres à gaz. 
La dernière étape sur les traces de la Shoah a emmené le groupe jusqu’au site de Treblinka. Isolé dans une région marécageuse, le site, sur lequel il ne reste, rien incite à la réflexion. La mise en mémoire du centre de mise à mort date des années 1950, à l’échelle du centre de mise à mort  : 17 000 rochers figurant un vaste cimetière. 22 000 m² de terrain ont été recouvert de béton, recouvrant les cendres des déportés.
A proximité du monument central qui peut être considéré comme une sépulture symbolique se trouve une cavité rectangulaire dans laquelle ont été placés des morceaux de basalte fondus et caillots irréguliers. Il s’agit de rappeler les lieux d’incinération des corps.

Hervé Debacker.
Vous pouvez contacter M Debacker si vous souhaitez obtenir des précisions ou d'autres photos des lieux évoqués dans cet article: Herve.Debacker@ac-orleans-tours.fr

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